Suite au Comité de la Forêt de Versailles du 26 Juin 2017, l'ASEM a envoyé ce message à l'ONF:
"En dépit d'un
effort louable de communication, il apparaît que le rôle de l'ONF reste
terriblement ambigu et manque de transparence vis-à-vis du public. En effet,
sous couvert "d'aménagement et de
préparation de la forêt de demain", l'ONF exploite surabondamment la
forêt pour en dégager une partie de son propre financement. Depuis la tempête
de 1999, l'ONF a coupé une quantité gigantesque d'essences nobles (en
particulier des chênes) et des arbres exceptionnels par leurs statures et leurs
âges. Les bois sont restés stockés suffisamment longtemps à la vue de chacun au
bord des chemins pour mettre en exergue l'importance des volumes extraits
laissant place à des parcelles souvent laissées rases, image d'une nature
humiliée. Ces coupes ont été faites sans se soucier de l'impact sur le public,
en particulier sur les riverains et les promeneurs ni même de l'impact sur la biodiversité
et la faune. En dépit de nombreuses réactions hostiles dont certaines
rapportées par la presse, l'ONF semble inexorablement continuer.
Les forêts
constituent un espace absolument nécessaire à l'équilibre de la vie des hommes en
particulier en zones urbaines, il est indéniable qu'on doive leur attribuer aujourd'hui
un rôle "social". Ces forêts sont un constituant majeur de l'héritage
qui nous est transmis par nos parents et nos pairs. Si nous pouvons profiter de
la beauté des forêts multi centenaires, c'est bien parce que nos ancêtres ont
su les préserver. L'exploitation actuelle réalisée par l'ONF laisse perplexe
sur ce que nous allons transmettre aux générations qui vont nous suivre. Les
arbres dépassant quelques dizaines d'années auront vraisemblablement disparus
par notre cupidité leur léguant des forêts sans "âme" ni histoire.
Dans de
nombreux pays où la ressource forestière est respectée et où l'avis du public
est réellement considéré, l'espace forestier est divisé grossièrement en deux:
-
un autre domaine
dans lequel l'exploitation est réalisée sous forme industrielle et durable, ce
sont des forêts éloignées des grands centres urbains dont l'exploitation est
moins traumatisante pour le public et elles sont reconnues et admises sans
contestation comme forêts d'exploitations.
Seule
une telle ségrégation de l'espace forestier permettrait d'éviter les confusions
et les conflits, elle pourrait être mise en place sur le territoire français
très facilement. Le ratio entre la forêt d'agrément et la forêt d'exploitation
peut être débattu au niveau national, mais il convient de définir ce statut de
"forêt protégée" sur les forêts proches des grands centres urbains en
particulier en région d'Ile de France. Il y a urgence.
Force est de constater que couper
des chênes de trois cents ou quatre cents ans en forêt de Versailles (ou dans
les forêts d'IdF) est un non-sens irréversible et irrespectueux."
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