Ligne 18 du Métro Automatique: impacts environnementaux sur Guyancourt

Les impacts environnementaux à Guyancourt dus aux travaux de la Ligne 18 sont-ils correctement compensés localement ?

La construction de la future Gare Saint-Quentin-Est a nécessité le défrichement de 3,2 hectares de boisement. La SGP (Société des Grands Projets) dit compenser ce défrichement en appliquant le Code Forestier qui prévoit une compensation associée à un coefficient multiplicateur. Une convention entre l'Etat et la SGP prévoit d'intégrer les compensations de défrichement à l'intérieur de la forêt (nouvellement créée) de Pierrelaye-Bessancourt dans le Val d'Oise. Ainsi, les 3,2 hectares de défrichement  à Guyancourt donneront lieu à 9,6 hectares de reboisement, compte-tenu d'un coefficient multiplicateur de 3. Bien. Mais quid à Guyancourt ?

La construction de l'Ouvrage Annexe OA20 en pleine zone agricole du PLU de Guyancourt va imperméabiliser 4500m² de la parcelle, située derrière Agri-Obtention sur le secteur de la Petite Minière. Les études ont curieusement conclu qu'aucun impact environnemental n'était causé. En effet, aucun milieu favorable aux amphibiens, chiroptères ou autre espèce protégée n'est détruit. Aucune zone humide non plus. Quelques arbres seulement sont abattus. Techniquement, les 4500m² perdus de zone agricole ne sont pas enregistrés comme un impact environnemental. Mais moralement, ils sont une perte pour l'environnement. L'ASEM a demandé à la ville de Guyancourt de recréer localement une zone agricole au moins équivalente. La ville a finalement signé avec la SGP une convention dite "de restauration écologique" visant à désimperméabiliser un vieux terrain de tennis et à planter une haie à la place de la vieille haie de lauriers. Cette restauration écologique est certes louable, mais elle ne compense pas du tout la destruction écologique causée sur l'OA20.

D'autres impacts sont identifiés sur Guyancourt mais non répértoriés dans l'étude d'impact du Projet: déboisement le long de l'avenue de l'Europe, déboisement sur les lieux de construction des OA18 et OA19. Et destruction d'une zone humide de 975m² sur l'ex-Thalès (cette destruction sera compensée mais à Saclay, pas localement).

Sous le feu de l'évidence, la ville de Guyancourt a poussé la SGP à signer une seconde convention, visant cette fois à créer une compensation écologique à Guyancourt, eu égard aux diverses destructions environnementales. Quel est-elle ?


Comme expliqué dans le Guyancourt Magazine de février 2025, la "Compensation Ecologique" prévoit d'aménager diverses plantations sur une prairie (ex-terrain de rugby) attenante au projet de construction de la Mosquée de Guyancourt et sur l'actuel terre agricole exploitée par l'un des agriculteurs de Guyancourt J.Thierry. Et à nouveau, le terme de compensation écologique est galvaudé puisque ces parcelles sont déjà protégées par le PLU de la ville et par le PRIF (périmètre protégé). Une véritable compensation écologique aurait dû créer une nouvelle zone protégée de l'urbanisation.  
On le voit, la ville de Guyancourt est loin du compte concernant la gestion du dossier Ligne 18 et ses impacts environnementaux. A sa décharge, des négociations sans doute rendues difficiles par un client mandaté par l'Etat - la SGP - et qui n'a pas pour vocation d'outrepasser ses obligations.

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A Guyancourt, la construction de la Ligne 18 du Métro Automatique se poursuit et la nature recule toujours…

Le chantier hors norme de la Ligne 18 à Guyancourt est prévu jusqu’en 2030. Une gare et 3 puits de secours (« ouvrages annexes »), auxquels s’ajoutent le creusement du tunnel et en parallèle un quartier d’habitation (baptisé par la ville « quartier des Savoirs »). Ces travaux vont modifier les paysages, marquer le quotidien des riverains et continuent d’interroger sur leur pertinence. Car structurer la région doit-il obligatoirement se faire au détriment de l’environnement ? L’ASEM – à sa demande - a ainsi rencontré la SGP (Société des Grands Projets, ex-Société du Grand Paris) le 11 avril 2024 dans les bureaux d’Agri-Obtention. L’ouvrage « OA20 Minière » en bordure de forêt et en zone classée Agricole dans le PLUI nous a été présenté de façon très professionnelle, mais peu rassurante en ce qui concerne la volonté de la SGP de compenser les impacts sur l’environnement. On imperméabilise 4500 m² de terres agricoles ? Réponse de la SGP : on va renaturer un vieux terrain de tennis devenu obsolète. Pour rappel, la surface d’un terrain de tennis est 260 m². On est loin du compte. La Mairie a demandé à la SGP de planter une haie sur 900 mètres linéaires ? oui, mais ce sera le long de la future mosquée construite en plein champ ! on voit que, de part et d’autre, que ce soit les aménageurs ou les élus, la préservation de la nature n’est pas une priorité. Pour rappel aussi, nous sommes en 2024, le dérèglement climatique continue son travail de sape, l’urgence climatique nécessite une remise en question de nos activités humaines, et enfin, ceci n’est pas une blague.

L’ASEM a déposé un recours administratif contre la Déclaration Préalable aux travaux de l’OA20.

L'ASEM demande à tous les citoyens concernés par l'écologie de saisir l'occasion de s'élever contre ce gâchis en écrivant aux élus de Guyancourt !

Le chantier de la future gare de Guyancourt en avril 2024

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